Comment limiter les coûts juridiques de ma start-up

Comment limiter les coûts juridiques de ma start-up

J’ai choisi de vous faire part de quelques trucs et astuces afin de limiter vos frais juridiques. Mauvais pour ma propre entreprise vous dites ? Je ne crois pas. En effet, si les clientes sont satisfaites du service et qu’elles paient un prix qui est juste par rapport au travail à accomplir, je crois que je pourrai efficacement participer à la restauration de la réputation de ma profession et, par le fait même, avoir le plaisir de rendre à nouveau des services à ces mêmes clientes.

Savoir à quel moment engager un avocat

Tout d’abord, il est faux que vous avez absolument besoin d’un avocat pour vous lancer en affaires. Toutefois, vous devriez définitivement consulter au moment où vous décidez de mettre en place une structure (comme une société par actions), finaliser une convention entre actionnaires ou encore lorsque vous songez à engager des employés ou des sous-traitants avec de bons contrats. Il est vrai qu’il y a énormément d’information juridique disponible sur internet. Vous noterez que je n’ai pas parlé de « bonne » information. En effet, plus souvent qu’autrement, les subtilités juridiques ne se trouvent pas dans ces informations « fast-food » et ce sont souvent ces subtilités qui sont à la base des problèmes futurs. De plus, de par notre proximité avec le Canada anglais et les États-Unis (qui n’utilisent pas du tout le même droit que nous pour la plupart des choses), les contrats et autres documents ne sont pas adaptés au Québec. Il peut être judicieux d’au moins faire réviser un contrat et réviser l’ensemble de vos documents d’affaires. Il est aussi correct de demander à un avocat ce que vous pouvez faire vous-même avant d’avoir recours à ses services. Ne soyez pas gênée! Voyez-le tout comme un investissement plutôt qu’un coût à long terme.

Savoir négocier les honoraires et les paiements

Je ne vous dis pas de ne pas payer pour les services rendus ou de négocier une fois le travail accompli, mais simplement de prendre le temps de comprendre votre facture et de bien budgéter pour ces coûts. Sachez que beaucoup d’avocats travaillent à un taux horaire. Dans un tel cas, vous devriez définitivement demander un prix plafond, c’est-à-dire un prix maximal pour lequel vous pourriez être facturée. Un avocat devrait être en mesure de vous répondre lorsqu’il s’agit de services plutôt standards. Pour ce qui est des taux forfaitaires, je vous suggère de voir si des ententes de paiement sont disponibles. Cela m’amène d’ailleurs au point du timing du paiement des honoraires. Tout comme un loyer, vous devriez fixer une date à votre calendrier pour le paiement des honoraires de votre avocat. Une telle entente vous permettra de souffler un peu tout en respectant vos obligations. Finalement, n’oubliez pas de demander si des frais additionnels s’ajoutent (impressions, appels téléphoniques, voyagement, etc). Vous pourriez avoir une mauvaise surprise…

Savoir comment présenter vos documents à un avocat

SOYEZ ORGANISÉE! C’est la clé. Plus un avocat devra passer du temps dans votre dossier, plus il sera porté à appuyer sur le crayon. Dans le cas d’un taux forfaitaire, l’avocat sera peut-être obligé de vous charger un supplément si, vraiment, il ne peut pas accomplir son travail de façon efficace à cause de votre manque d’organisation. Un petit truc: préparez un cartable avec l’ensemble des documents de votre entreprise et écrivez un petit courriel pré-rencontre à votre avocat afin d’orienter la conversation et permettre à tous de gagner du temps.

J’espère que ces petites informations vous permettront de mieux naviguer dans le milieu juridique et de trouver un cabinet avec lequel vous vous sentez confortable et avec lequel vous aimez faire affaires. Une relation saine et respectueuse vous permettra d’éviter un stress inutile à ce niveau. Après tout, un avocat, c’est un médecin et un psychologue pour votre entreprise et vous devriez lui faire confiance!

photo: bizwomen

Demander un prêt à la banque pour mon entreprise, comment ça fonctionne?

Demander un prêt à la banque pour mon entreprise, comment ça fonctionne?

Pendant très longtemps, les banques ont été les premières sources de financement pour les entreprises. Bien que le monde ait beaucoup changé, il est encore naturel de se présenter à la banque pour obtenir un prêt ou une marge de crédit.

Nombreuses sont les histoires, voire même légendes urbaines concernant le financement des start-ups par les institutions financières. Dans ce troisième article, je tenterai donc de tempérer vos attentes et de vous donner l’heure juste.

1. Les banques aiment mieux financer les projets avec quelques années derrière la ceinture.

Vrai. Il faut comprendre que ce n’est pas un reflet de la qualité de votre projet en démarrage, mais bien un calcul du risque qui se fait par rapport à l’entreprise. En effet, une start-up demande un capital de démarrage élevé et ne présente que des projections, sans données tangibles. Les institutions bancaires, dans leurs protocoles de risque, chercheront davantage à financer une entreprise qui a « déjà fait ses preuves » et donc qui a environ deux ans d’existence.

2. Les banques ne financent jamais les start-ups.

Faux. Bien qu’il soit plus facile d’obtenir du financement après 24 mois, une institution bancaire peut décider de financer une entreprise en démarrage qui a un bon plan d’affaires ainsi qu’un modèle financier fiable. Il est vrai que certains secteurs ont plus de difficulté à recevoir du financement, mais il est quand même possible d’en recevoir une partie de la banque afin de compléter votre stratégie de financement. Par ailleurs, les banques peuvent souvent offrir du financement lorsque l’individu a du collatéral à offrir, c’est-à-dire des biens avec une certaine valeur qui servent à sécuriser votre prêt. Il est certain qu’une jeune entrepreneure n’a pas nécessairement un condo et une tonne de biens à mettre en collatéral ! 

3. Il faut généralement avoir investi des fonds propres dans son entreprise pour obtenir du financement de la banque.

Vrai. On considère des fonds « propres » comme de l’argent investi par parents et amis ou vous-mêmes.  Cela démontre que vous avez de l’équité dans votre entreprise et que vous alignez vos intérêts à ceux de vos créanciers. Il s’agit souvent d’un critère avant d’obtenir une marge, un prêt ou même pour appliquer à un programme gouvernemental.

4. Les banques aiment souvent créer des « partenariats de financement » avec d’autres entités.

Vrai. En effet, les banques aiment bien partager le risque avec d’autres prêteurs dont notamment le gouvernement au niveau de programmes comme celui pour le Financement des petites entreprises. Plus souvent qu’autrement cela permet d’avoir une diversification au niveau du financement.

En espérant que cet article vous éclaire un peu, je vous recommande fortement de vous asseoir avec votre banquier et de discuter de vos projets futurs !

photo: Marie Forleo

L’ ABC d’un plan d’affaires

L’ ABC d’un plan d’affaires

Un plan d’affaires est une nécessité pour une entreprise en démarrage. Bien que certains diront qu’il faut tout prévoir à l’avance, je suis plutôt d’avis qu’il faille accepter que le plan puisse changer et assurément évoluer. En effet, un plan trop strict, voire statique peut faire mal à une entreprise et il faut donc que l’entrepreneur soit prêt à modifier ses objectifs et ses attentes en cours de route.

Un plan d’affaires sert d’abord et avant tout à organiser et présenter vos idées. De la créativité et une bonne idée ne suffisent pas. Voici comment faire :

Délimiter son marché et trouver le client idéal

Une bonne idée provient généralement d’un besoin qui, à votre sens, n’a pas de solution actuelle ou qui pourrait être mieux comblé. Il faut donc faire un peu de recherche pour voir si c’est vraiment le cas et ensuite établir qui sont les personnes qui pourraient être intéressées de près ou de loin à votre solution. Vous avez trouvé votre marché. Attention! Il faut se souvenir que ce n’est pas parce que quelqu’un offre déjà un service ou un produit semblable à votre idée que votre start-up n’est pas valable. Il faudra simplement prendre cela en compte lors de la rédaction de votre plan d’affaires et de votre stratégie de mise en marché.

Puis, il vous faudra employer la méthode « entonnoir » et établir qui sont vos clients potentiels. Bonne nouvelle! Vous aurez une multitude de clients potentiels. Toutefois, le client qui importe, c’est celui qui paye.

Allons-y avec une petite mise en situation loufoque pour illustrer le tout :

Vous trouez constamment vos bas de nylon à leur première utilisation et vous vous dites : « There must be a better way… » (votre « idée »). Vous développez donc un prototype de bas de nylon indestructible (votre « produit »). Vous en parlez à vos voisines, à vos copines et à des amies à l’étranger et toutes sont d’accord pour dire qu’il s’agit de l’invention du siècle (votre « marché »). Toutes vos amies (votre « client potentiel ») sont bien contentes d’essayer votre produit jusqu’à ce que…vous donniez le prix : 79.95$ + taxes (votre « prix »). Soudainement, la moitié de vos amies ne retournent plus vos appels et vous réalisez que plusieurs ont carrément arrêté de porter des robes en hiver. L’autre moitié, quant à elle, achète vos bas de nylon comme des petits pains chauds, à plein prix, bien sûr (votre « client idéal »).

Cette petite histoire m’amène à vous parler d’une erreur typique des plans d’affaires : essayer de plaire à tous. Malheureusement, vous ne pourrez plaire à tout le monde et vous ne pourrez certainement pas tout faire vous-même. Certains détenteurs de diplôme vous parleront de positionnement stratégique, d’autres vous parleront de différentiation de produit. Tout cela pour dire qu’il faudra faire un choix. Dans le contexte de l’exemple précédent, allez-vous viser la population des jeunes couventines qui portent encore l’uniforme ou plutôt les femmes d’affaires pressées qui ne peuvent se permettre d’arriver chez un client avec des bas troués (oui, ça arrive à tout le monde)? C’est ici que vous devrez faire une étude de marché vous permettant d’établir des données réelles sur l’utilisation possible de votre produit, déterminer ce que vous êtes capable de fournir en terme de quantité et faire de la recherche sur vos compétiteurs. Vous pourrez ensuite trouver votre « niche ».  De plus, vous vous rendrez bien vite compte qu’il sera difficile de faire la production, la vente et la distribution de vos produits.

Comment choisir, me direz-vous? Au moment de la rédaction de votre plan d’affaires, vous aurez la chance d’effectuer énormément de recherche et de bien définir vos idées. En cognant aux bonnes portes, vous pourrez obtenir de l’aide. Je parle ici de mentors qui connaissent votre domaine, mais surtout de professionnels qui pourront vous guider dans les secteurs que vous connaissez moins. En effet, il est donné à peu de personnes d’être omniscientes. De plus, le temps que vous passez à tenter de comprendre certains domaines complètement éloignés de vos champs de compétence, le moins de temps vous passez sur le développement de votre idée. En effet, il peut être judicieux de faire affaire avec un avocat, un comptable ou un conseiller pour différentes parties de votre plan d’affaires.

Finalement, commencez par utiliser des outils (gratuits ou non) qui s’offrent à vous! Par exemple, Futurpreneur, Femmessor et la BDC offrent de bonnes ressources pour guider les entreprises en démarrage. Puis, au niveau des plans d’affaires, le canevas offert par différentes banques peut s’avérer un choix judicieux et permet de connaître les prérequis pour du financement.

En passant, si vous décidez de partir une entreprise de bas de nylon indestructibles, vous pourrez compter sur moi comme « cliente idéale »!

 

Photo: Vocal Lady Mag