1. Parle-nous de ton parcours personnel.
J’ai 29 ans et suis la créatrice de la marque ELISA C-ROSSOW, lancée en 2008. J’ai fait mes débuts en arts à Nice, puis une spécialisation en design de mode à ESMOD PARIS avant d’immigrer au Québec à 22 ans, seule avec deux valises remplies de patrons, de vêtements et d’idées.
2. Pour celles qui ne le savent pas, tu es française. Comment t’es-tu retrouvée à Montréal et pourquoi avoir choisi d’y rester?
Je suis tombée en amour avec Montréal une soirée d’été en 2007. Cette ville m’a tout de suite apprivoisée, je m’y sens bien et chez moi. Elle me ressemble.
3. As-tu toujours su ce que tu voulais faire dans la vie? Qu’est-ce que qui t’a poussée à devenir créatrice de mode?
J’ai appris à coudre toute seule et à me faire mes vêtements vers 13-15 ans avec les vieux jeans de mon grand-père. J’aurais fait un bon sculpteur aussi. J’ai toujours créé de mes mains, construit et démonté un tas de trucs par souci de curiosité.
4. Tu as fondé ton entreprise il y a sept ans. Qu’est-ce que tu aimes le plus du fait d’être une femme d’affaires? Le moins?
L’idée que les gens se font qu’être designer de mode est « glamour » est loin de la réalité à mon avis. Je passe ma vie à courir partout et à coudre le plus vite que je peux. Je gagnerais probablement le concours de la plus belle et rapide exécution de poches passepoilées! Super glam, right ?
Ce que je n’aime pas dans mon métier c’est les clients qui négocient. Je trouve cela très vexant et cela dénigre mon travail. Quand je vais chez le coiffeur ou au bureau de poste, je n’essaye pas de négocier le prix du service que je reçois!
5. Qu’est-ce qui te passionne le plus de ton métier?
Créer à partir de RIEN. Avoir cette capacité de partir d’une idée et créer un volume en 3D et qui de plus, mettra en valeur le corps. J’aime rendre les gens encore plus beaux qu’ils ne le sont.
6. Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées depuis que tu t’es lancée en affaires? Y a-t-il quelque chose que tu ferais différemment?
Ce que j’ai trouvé le plus difficile, c’est de partir sans budget, sans mise de fonds. J’ai monté mon entreprise avec 500$ dans mon compte en banque et aucun contact dans la mode à Montréal. C’est ce qui fait que je trouve mon ascension lente.
Sincèrement, je ne changerais rien, car visiblement j’ai dû bien travailler vu que je suis encore là !
7. Quelles sont les plus grandes leçons que tu as apprises depuis tes débuts?
La PATIENCE.
8. Comment gères-tu la compétition et la pression et comment s’assurer d’une longue carrière dans cette industrie?
Ma ligne est si intemporelle que je ne ressens pas vraiment de compétition. J’offre un produit durable alors que le reste de la planète mode offre un produit de surconsommation que la cliente change tous les deux mois. La clé est d’offrir une identité propre à la ligne et d’évoluer constamment vers un produit encore mieux que le dernier.
9. À quoi ressemble une journée au bureau? Combien y a-t-il d’employés et comment décrirais-tu la culture d’entreprise chez Elisa C-Rossow?
Aucune journée ne se ressemble. Je n’ai aucun employé, mais l’aide de stagiaires. Je prône la qualité et non la quantité. Je cherche l’équilibre dans chaque vêtement et rien n’est gratuit.
10. Pour qui sont tes vêtements?
Pour la femme de 20 ans à 80 ans cherchant un morceau essentiel à toute garde-robe.
11. De quoi es-tu le plus fière ?
De mon tout dernier projet avec l’actrice Karine Vanasse.
12. Le meilleur conseil que tu aies reçu?
De faire TRÈS attention aux détails, car ils sont ma force.
13. À ton tour, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles qui voudraient lancer leur entreprise? Quelles habiletés sont nécessaires selon toi?
SAVOIR COUDRE CORRECTEMENT. La plupart des designers qui se lancent ne cousent pas correctement. Même si la production est faite à l’extérieur, qui se prêtant designer de mode doit pouvoir penser et créer un vêtement à travers toutes ses coutures. Mon conseil serait d’oublier le glam des défilés et des évènements et de se concentrer à faire du beau vêtement avec des finitions propres.
14- Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans la promotion de ta marque?
Un rôle MAJEUR pour l’image de marque.
15. Qu’est-ce que le succès pour toi?
Être reconnue à ma juste valeur pour mon travail.
16- À quoi peut-on s’attendre prochainement pour Elisa C-Rossow?
DU BEAU POUR LES YEUX.
Photos: Elisa C-Rossow & The Tattoorialist